Guinée : la filière cajou au cœur du 7e Conseil des ministres du CICC à Conakry

Conakry, Guinée c’est un fruit sec au goût sucré, mais au potentiel économique salé. La noix de cajou, souvent reléguée au rang de simple en-cas, s’impose aujourd’hui comme un pilier stratégique du développement agricole en Afrique de l’Ouest. Et c’est dans ce contexte que la capitale guinéenne a accueilli, ce jeudi, le 7e Conseil des ministres du Conseil International Consultatif du Cajou (CICC), un rendez-vous décisif pour l’avenir de la filière.

Une première pour la Guinée

Organisée pour la première fois en Guinée, cette rencontre de haut niveau a réuni les délégations ministérielles des pays membres du CICC, des experts du secteur, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des acteurs de la chaîne de valeur du cajou. Objectif : harmoniser les politiques de développement de la filière, renforcer la transformation locale et stimuler l’exportation à forte valeur ajoutée.

Le cajou, un levier sous-exploité

Avec plus de 50 000 tonnes de production annuelle, la Guinée possède un potentiel encore largement sous-exploité dans la filière anacarde. « Il est temps de passer du stade de simple producteur à celui de transformateur et d’exportateur compétitif », a déclaré le ministre guinéen de l’Agriculture, lors de la cérémonie d’ouverture.

Un message en écho aux ambitions du CICC, qui milite pour une montée en gamme de la filière à travers le continent, en misant sur l’industrialisation locale, la normalisation des produits et la formation des producteurs.

Entre coopération régionale et souveraineté alimentaire

Ce Conseil des ministres s’est également inscrit dans une dynamique de coopération Sud-Sud, dans un contexte géopolitique où les États africains cherchent à renforcer leur souveraineté économique. La filière cajou, souvent dominée par les circuits d’export brut vers l’Asie, devient un symbole des luttes pour une transformation locale et une valeur ajoutée maîtrisée.

Cap sur l’avenir

Parmi les décisions phares attendues à l’issue de cette rencontre : la création d’un fonds régional d’investissement pour la filière cajou, le lancement d’un programme de certification des producteurs, et l’élaboration d’un observatoire du marché régional.

« Conakry n’est pas seulement une hôte, elle veut être un moteur », a résumé le président en exercice du CICC, avant d’inviter les partenaires à « transformer le potentiel en prospérité »

Ecrit par Mamadou Aliou Diallo

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